Selon Keiko Miwa, directrice des opérations pour la Banque Mondiale pour le Cabo Verde, la Gambie, la Guinée-Bissau, la Mauritanie et le Sénégal, « la croissance du pays reste résiliente malgré les crises multiples et les perspectives macroéconomiques sont favorables. Toutes cette croissance se doit d’être plus inclusive compte tenu de l’inflation qui a accentué la pauvreté en 2022 », a-t-elle déclaré.

Les fortes pressions inflationnistes, marquées par un impact non négligeable sur les ménages à faible revenu ont conduit à des mesures d’atténuation des chocs, qui combinées aux emprunts contractés par les entreprises publiques – principalement pour financer les investissements dans le secteur du pétrole et du gaz – ont entrainé une augmentation de la dette publique en 2022.
Les perspectives macroéconomiques, bien que soumises à d’importantes variabilités sont néanmoins favorables. Elles devraient se traduire par un rebond de la croissance à 9,9% en 2024 tirée par une forte production industrielle marquée par le début de l’exploitation des hydrocarbures.
« L’assainissement budgétaire est une priorité pour le Sénégal au regard durcissement des conditions financières sur les marchés régionaux et internationaux. Il permettrait une diminution progressive de la part importante de l’encours de la dette au PIB après 2023. Le risque de surendettement global reste modéré, mais il importe d’avoir une marge de manœuvre pour faire face aux conjonctures défavorables » souligne Hélène Aminatou Ba, économiste-pays à la Bm et l’une des principales auteures du rapport.
Ledit rapport consacre son chapitre thématique aux politiques de réponses possibles aux besoins des groupes vulnérables permettant d’améliorer leur résilience aux chocs. Les politiques de réduction de la pauvreté ciblant uniquement les populations pauvres pourraient se révéler inefficaces en cas de chocs, car elles excluent les personnes vulnérables à la pauvreté. Assurer une croissance inclusive, face à la récurrence des chocs, constitue un important défi auquel le pays devrait faire face.
Par ailleurs la normalisation des prix internationaux des matières premières, un environnement institutionnel favorable, le recours aux partenaires public-privé pour financer les investissements étrangers directs dans le développement des hydrocarbures devraient, selon le rapport, favoriser un rebond imminent du secteur secondaire.