
Le tandem Diomaye/ Sonko en mode silence depuis quelques jours hormis une sortie officielle en conseil des ministres ce mercredi 1er octobre 2025. Ils ont momentanément déserté le champ de la communication débridée. C’est plutôt Macky Sall qui occupe les devants de la scène par la grâce de la promotion de son ouvrage « l’Afrique au cœur ». Une com’ du tonnerre pour l’ancien Président qui ne s’est pas privé de fustiger la reddition des comptes comme pour envoyer un signal fort au pouvoir. Un message du genre : ma combativité reste intacte malgré mon départ.
Sonko et Diomaye font bien de s’éclipser un peu. Le Tout-communication n’a jamais rien réglé. Contrairement aux idées reçues, c’est loin d’être une panacée. Il vaut mieux travailler durement en coulisses et les résultats parleront bruyamment à votre place.
Les temps sont durs. Le pays est pratiquement bloqué du moins l’activité économique est quasiment au point mort. Renseignements pris, certaines banques de la place fonctionnent difficilement et reçoivent des centaines d’avis à tiers détenteur (ATD) au quotidien. Du coup, bon nombre de clients ont trouvé l’astuce de retirer du cash auprès des établissements financiers pour éviter d’éventuels blocages. Normal, en période de crise les gens s’adaptent pour gagner en résilience.
L’argent ne circule presque pas et tout le monde s’en plaint. « Les Sénégalais sont fatigués ». Décidément la bonne vieille antienne du regretté Kéba Mbaye n’a pas pris une ride.
Tout de même un bémol et non des moindres : la saison hivernale qui tire à sa fin a toujours été délicate pour les ménages surtout qu’elle coïncide avec ce que les plus anciens appellent la période de soudure. En milieu urbain, c’est également le temps des vacances et plusieurs acteurs économiques travaillent au ralenti. Cela peut quelque part expliquer cette morosité ambiante dans une atmosphère assez pesante.
Et puis la crise est mondiale : États-Unis, France, Maroc et tant d’autres pays sont en grande difficulté. À chacun ses galères et à chaque jour suffit sa peine !
Le problème pour le Sénégal, c’est qu’il s’agit d’un pays à l’économie extravertie. Autrement dit, en tant qu’importateur net de produits alimentaires, nous sommes extrêmement sensibles aux chocs exogènes. Une faiblesse à corriger au plus vite notamment dans le cadre d’une souveraineté alimentaire que tous nos concitoyens appellent de leurs vœux.
Aujourd’hui, le grand défi du pouvoir Pastef, c’est de travailler à rendre la vie moins chère d’autant que nous sommes pratiquement tous plongés dans une ambiance de survie. Il faut également faire preuve d’un Leadership transformationnel en libérant les énergies et en instaurant un climat de confiance afin de booster cette économie atone dont les rares performances ne sauraient se limiter exclusivement à l’amélioration des recettes fiscales. La taxation à outrance du consommateur est fortement déplorée. C’est très bien d’exploiter à fond des niches fiscales jusque-là considérées comme des sanctuaires imprenables mais le Sénégalais lambda qui se réveille sans disposer du minimum vital est plutôt préoccupé par la redynamisation de cette micro-économie qui permet à la tenancière d’une gargote de tirer son épingle du jeu social en squattant un espace niché à côté d’un vaste chantier immobilier. Justement cet arrêt brutal de nombreuses constructions et les difficultés existentielles des acteurs majeurs du BTP achèvent de réduire l’économie à sa plus simple expression. Un célèbre adage enseigne que » quand le bâtiment va, tout va ».
Lueur d’espoir avec l’érection d’un ministère exclusivement dédié aux infrastructures. L’urgence signalée c’est de mettre le Sénégal en chantier afin que les plus vulnérables d’entre nous puissent au moins gagner quelque chose dans leur environnement immédiat.
Par Mamadou Lamine DIATTA