Sous le thème « L’Afrique face aux nouveaux enjeux des médias », la rencontre se veut une sorte de point d’orgue d’un processus multilatéral, inclusif pour réfléchir ensemble et proposer les trames de cette toile médiatique nouvelle, celle d’un écosystème dynamique, hautement professionnel et performant.

Monsieur Alioune Sall, Ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, représentant Son Excellence Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar Faye, Président de la République du Sénégal,
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Excellences Mesdames et Messieurs les Membres du Corps Diplomatique et des Organisations Internationales,
Monsieur Président du Conseil d’Administration et Monsieur le Directeur Général de la Maison de la Presse Babacar Touré,
Mesdames et Messieurs les Directeurs Généraux, Directeurs et Conseillers
Monsieur le Président de la Maison de la Presse du Mali,
Monsieur le Secrétaire Général du SYNPICS
Monsieur le Secrétaire Général de RSF
Madame la Directrice Générale du Théâtre National Daniel Sorano,
Mesdames et Messieurs en vos titres, rangs et grades,
Chers Invités, Chers Consœurs et Confrères venus de 22 pays d’Afrique, du Sénégal et du reste du monde,
Chers Membres du Comité de Pilotage du SIMA,
Nous voilà au bout d’un processus de longue haleine, utile, nécessaire et structurant qui concrétise notre ambition panafricaine commune dans un domaine ô combien sensible et important : les médias.
Je remercie mon frère et ami Sambou Biagui, innovateur émérite, pour la confiance en ma personne et en toute l’équipe du COPIL pour concevoir et matérialiser cette noble initiative, le SIMA.
Le Salon International des Médias d’Afrique, sous le thème « L’Afrique face aux nouveaux enjeux des médias », se veut une sorte de point d’orgue d’un processus multilatéral, inclusif pour réfléchir ensemble et proposer les trames de cette toile médiatique nouvelle, celle d’un écosystème dynamique, hautement professionnel et performant.
Dans un monde où les modes de domination ne cessent d’évoluer, épousant des formes de plus en plus sophistiquées et quelquefois pernicieuses, la Culture de manière générale, les médias plus particulièrement sont une sorte de fer de lance de ce SOFT POWER qui s’installe sans crier gare.
Quid de l’Afrique ?
Continent aux multiples facettes, compétences, opportunités et au capital jeunesse le plus important au monde, avec près de 75 à 77% de jeunes de 35 ans et moins, notre Afrique ne tire pas encore pleinement profit de ce vivier multidimensionnel.
La désinformation, les fake et false news, les manipulations internes et externes, les jeux de rôles et substitutions gangrènent certains secteurs du paysage médiatique africain pour des desseins souvent inavoués et inavouables.
Il est heureux que dès après cette cérémonie solennelle, un PANEL MINISTÉRIEL de haut niveau se tient sur le DROIT à L’INFORMATION AU SAHEL.
DAKAR, 1ère ville olympique africaine dans un an, accueille aujourd’hui cette 1ère édition du SIMA que nous souhaitons inscrire durablement dans l’agenda culturel international.
Il sera question de l’intégrité de l’information et de la souveraineté éditoriale y compris dans un contexte d’insécurité, de la sacralité des faits, des réseaux de résilience en faveur de l’information de proximité, de la transformation numérique et de l’innovation, de l’économie des médias, du soutien aux médias et à la formation des acteurs, des femmes dans les médias, de la régulation et de la modération des plateformes, des médias en ligne et médias classiques.
Deux Master classes rythmeront les travaux notamment le Fact checking, le podcast et l’Intelligence Artificielle dans les Médias avec la Convention des Jeunes Reporters du Sénégal, les dirigeants de nos médias publics d’une part et les narratifs, les contenus originaux et la coproduction d’autre part.
Le Sénégal et l’Afrique doivent faire du SIMA un véritable levier de soft power national et panafricain, de valorisation de notre immense patrimoine culturel, de nos valeurs et traditions, de notre diversité touristique, de nos talents sportifs, musicaux, littéraires, de nos champions économiques et dans maints secteurs mais aussi et surtout un atout amplificateur pour l’intégration.
Quels meilleurs outils que les médias pour traduire ces ambitions et aspirations en réalisations concrètes !
C’est le temps de l’Afrique, le temps de davantage de contenus originaux et pertinents, d’initiatives structurantes, de la créativité tournée vers l’industrialisation.
Notre responsabilité est claire.
Nous sommes interpelés surtout notre jeunesse dynamique, branchée, inspirée.
Avec de tels atouts, tenir le pari du panafricanisme vivant et de la souveraineté médiatique est à portée de main.
Nollywood au Nigéria , ici représentée, n’est-elle pas au second rang de la production audiovisuelle et cinématographique mondiale en termes de volume après Bollywood et devait Hollywood ?
Cette industrie cinématographique qui contribue à 2,3% du PIB national, génère environ 1 million d’emplois directs et indirects.
Il y a quelques semaines une contribution a été mobilisée pour combler le déficit de financement.
Utica Film Fund, doté d’un capital de 20 milliards de nairas, est devenu le 1er fonds de capital-risque nigérian agréé par la Securities and Exchange Commission (SEC), régulateur du marché des capitaux du pays, et dédié à la production cinématographique.
L’ambition affirmée est de transformer Nollywood en une plateforme compétitive mondiale en attirant des investissements institutionnels durables au-delà des investissements individuels.
Oui le défi des narratifs africains originaux de qualité, critiques mais constructifs, peut et doit être relevé, à équidistance d’un optimisme béat du meilleur des mondes de Georges Orwell (Brave New World) et des tableaux noirs et pessimistes, caractéristiques des ersatz.
Oui il nous faut des médias au service du public, notre raison d’être, dans sa diversité, des pouvoirs publics aux citoyens, de toute catégories, en tous lieux.
En guise d’exemples, je peux citer l’Algérie avec deux initiatives majeures :
- Dzaïr Media City, zone d’activité économique sur 75 hectares dédiée aux médias, implantée à Ouled Fayet, créé par le gouvernement algérien pour promouvoir le développement de l’industrie des médias et du divertissement du pays. Le coût estimé de ce projet est de 1,6 milliard de dollars soit environ 1000 milliards de FCFA
- la mobilisation d’un milliard de dollars US dans le cadre du Fonds de financement des start-up et des jeunes innovateurs à l’échelle africaine, lancé en septembre dernier par le président Abdelmadjid Tebboune.
Le Sénégal n’est pas en reste vec les ambitions affichées avec le « New Deal Technologique ». L’investissement total de 1 105 milliards de FCFA, qui s’inscrit dans l’Agenda national de transformation Sénégal 2050 interpelle et concernne les médias, partie prenante à plusieurs égards de la digitalisation du pays
De même, nos producteurs nationaux, par la qualité des contenus, sont une raison légitime de fierté ave ces séries qui ont largement traversé nos frontières.
Monsieur le Ministre,
L’un des premiers actes du Chef de l’État, à son arrivée à la magistrature suprême, a été de recevoir la Convention des Jeunes Reporters du Sénégal.
C’est un acte fort et significatif.
C’est pourquoi nous croyons en son leadership et aspirons à l’accompagnement du gouvernement du Premier ministre Ousmane Sonko pour impulser des avancées significatives pour les médias du Sénégal, tout en étant parmi les locomotives d’initiatives médiatiques fédératrices en Afrique.
Nous pensons concrètement au renforcement des moyens alloués aux médias publics, nos institutions communes, de la RTS au Soleil, de l’APS à la Maison de la Presse Babacar Touré et TDS, au patrimoine précieux des archives nationales écrites et audiovisuelles, à la Bibliothèque nationale et last but not least, à la nouvelle Autorité en gestation de Régulation des Médias et de la Publicité et à la Direction de la Communication.
Nous pensons aussi au secteur privé, aux médias en ligne, aux sociétés de production et créateurs de contenus, aux radios communautaires, aux radios et télévisions privées, à la presse écrite, à tous les professionnels et techniciens des médias.
Chantre du 1% du budget national alloué aux médias dans une perspective d’articulation au développement des industries culturelles et créatives, ma conviction est, pour ne citer qu’un exemple, que les nouveaux chapitres du prêt-à-porter international s’écriront en et avec l’Afrique.
Le jute, le Kinte, le Lagos, le Faso dan fani, la toile de Korhogo, le coton à foison, le raphia, le seru ndenk sont les matières porteuses de griffes, de marques existantes ou à venir, de création de mobilier, vêtements , accessoires, joaillerie, horlogerie, tous illustratifs de la vitalité, de l’originalité, de l’audace, de la fierté, du rayonnement de la créativité et du savoir-faire africain.
Il y va de même de l’industrie ludique, des jeux vidéo avec des contenus originaux, puisés dans nos coutumes, traditions, langues, sites historiques et religieux et j’en passe.
L’eSport qui s’illustre pas à pas en Afrique (Aladji Man au Sénégal) et dans le monde peut alimenter et assiéger les plateformes mondiales avec les régates, la lutte, le yoté et notre panoplie de jeux traditionnels, notre diversité littéraire et culturelle.
La série sénégalaise « Gorgoorlu » d’il y a 25 ans en est un exemple encore vivace instaurant des mardis gras avec des élèves déguisés en DIEK et GOR.
Nous avons un rôle éminent à jouer. Des médias constructifs contribuent nécessairement, au-delà du façonnement des consciences à inspirer, à forger des initiatives et établir des habitudes de consommation endogènes et fécondants, tout en restant ouverts aux apports positifs d’ailleurs.
Monsieur le Ministre,
Nous avons des raisons légitimes de nourrir des espoirs suite au vote de la loi d’accès à l’information, aux diverses rencontres et concertations pour la révision et l’actualisation des divers textes qui régissent le secteur.
Nous saluons le renforcement du Fonds d’Appui pour le Développement de la Presse. Sa répartition, avec quelques critères allégés en cette phase transitoire de mise en place de la nouvelle plateforme et à quelques encablures de la fin de l’année budgétaire, est une attente forte de tout le secteur.
Tout en comprenant les contraintes légales existantes et la volonté de vous y conformer, je me permets d’insister sur cette nécessaire et urgente bouffée d’oxygène pour les médias remplissant les obligations essentielles et engagés à se conformer aux dispositions édictées. Notre arsenal juridique et administratif offre la possibilité d’y remédier par un acte dérogatoire approprié.
,
Monsieur le Ministre,
La majorité des jeunes, femmes, hommes, doyennes, doyens des médias s’inscrivent dans un agenda uniquement et hautement professionnel sans esprit de déconstruction ou de nuisance, au service des faits vérifiés et vérifiables, de l’information utile et des narratifs justes et vrais en toute liberté et en pleine responsabilité avec l’éthique, la déontologie et la quête permanente de l’excellence en bandoulière.
Loin d’un plaidoyer pro domo, la réalité est que les médias sont les outils par excellence d’accompagnement des politiques publiques et de structuration des industries culturelles. Ils sont des outils d’explication, de partage, d’analyses, d’anticipation, d’échange, d’adhésion, d’exécution et de valorisation.
CONSTRUISONS ENSEMBLE UN NOUVEAU PARTENARIAT CAR LES MÉDIAS SONT DES ALLIÉS NATURELS ET OBJECTIFS DES POUVOIRS PUBLICS.
Beaucoup parmi nous ici, dans cette salle et à travers le continent, y croyons et y aspirons.
Je ne saurais conclure sans saluer le travail du Comité de Pilotage du SIMA en m’excusant de ma pression constante et de mes exigences mais aussi l’accompagnement décisif de divers partenaires dont RSF, la GIZ et tant d’autres ici présents ou représentés.
Je voudrais témoignons de l’impulsion décisive de la Direction de la Communication avec Habibou Dia, Moustapha Diouf et toute l’équipe DIRCOM.
Monsieur le Ministre,
Honorables Invités
Mesdames et Messieurs, Chers consœurs et collègues,
Nous croyons aux narratifs africains.
Nous croyons à la conception d’une stratégie médiatique panafricaine concertée, allant à l’assaut des milliards « d’homo zappens » et « d’homo numericus » du monde entier, à l’instar de tous les pays et nations qui conduisent des politiques médiatiques extérieures et conquérantes.
À nous tous, chacun à sa place et dans son rôle, de traduire cette conviction, cette croyance, ces opportunités en réalisations au service du développement et de la prospérité partagée.
L’ALLIANCE MÉDIATIQUE AFRICAINE AU SERVICE DE LA SOUVERAINETÉ et du véritable BRANDING AFRICA est de notre responsabilité collective.
Le SIMA en est un outil !
AVEC VOTRE PERMISSION JE DEMANDE AUX MEMBRES DU COPIL DE SE SOUS VOS OVATIONS
EXCELLENT SIMA!
JE VOUS REMERCIE