Le temps de la politique n’est pas long, comparé au temps de la vie – la vie au sens large – qui s’inscrit dans l’infini ; autrement dit, la durée de vie physique d’un homme politique excède rarement cent ans alors que la durée de vie d’une existence vouée au service du bien surplombe le temps.

Que sont devenus les Dia Mamadou, Ly Abdoulaye, Sarr Ibrahima, Ndiaye Valdiodio et tant d’autres pour qui la politique était un sacerdoce, un idéal de vie pour servir le plus grand nombre ? Ils sont partis depuis belle lurette rejoindre les cieux mais ils restent vivants dans le cœur et l’esprit des hommes et femmes qui ont eu à les connaître. Tout cela pour dire qu’un politicien un tant soit peu intelligent se gardera d’adopter certaines postures comportementales qui pourraient demain ne pas témoigner en sa faveur devant la postérité. Les aléas de la politique peuvent placer les uns et les autres dans des camps différents. Et l’appartenance à un groupe donné n’est nullement signe de supériorité par rapport à d’autres. La vertu ne se distribue pas seulement dans l’opposition : on la retrouve également dans le camp adverse.
Au fait, beaucoup de politiciens sénégalais, dès qu’ils sont nommés à certains postes ou certaines stations perdent complètement la tête et disent adieu à amis d’enfance et autres connaissances avec lesquels ils avaient l’habitude de fraterniser dans les moments de galère. La politique sous nos cieux emprunte rarement les sentiers de la vertu et de la grandeur du seul fait que les hommes et femmes qui s’y engagent, le font sur la base de considérations purement matérialistes. Quand on a une approche malsaine de la politique, chevillée au corps et à l’esprit, on se fout des amitiés ! On se fout des connaissances : l’essentiel c’est d’atteindre l’objectif qu’on s’est fixé quitte à tordre le cou à tous les principes auxquels on faisait semblant de croire. Ainsi va la politique au Sénégal ! Mais il serait malhonnête de loger tous les politiciens dans le même sac.
Au demeurant, l’homme politique en position de pouvoir dans des sociétés comme les nôtres, doit pouvoir faire preuve de souci de l’autre, de générosité. Dans bien des cas, les gens n’ont pas besoin d’argent. Ils ont besoin d’orientation, de conseils, d’aide pour débloquer un dossier. Les oppositions en terme de vision, de programmes, ne doivent nullement faire prospérer l’inimitié, le manque de solidarité etc. sources de désagréments pour l’ensemble de la société en fin de compte.
Voilà qui est dit et qui doit inspirer tout un chacun ! Nous devons en finir avec ces politiciens qui ne font qu’instrumentaliser leur monde pour ensuite s’en débarrasser à moindre frais. En vérité un homme normal imbu du minimum d’humanisme n’agit jamais de la sorte.