Forum de l’eau : allocution de son Excellence Monsieur Moustapha Niasse, président de l’Assemblée nationale

Segment des parlementaires au 9ème Forum mondial de l’eau

Dakar, le 22 mars 2022

Monsieur le président de l’Union Interparlementaire,

Monsieur le président du Parlement de la CEDEAO

Monsieur le président du Conseil mondial de l’Eau

Monsieur le président du Global Legislators Organization

Honorable Collègue, Demba Keïta, président du comité du partenariat parlementaire pour le Forum de Dakar

Honorables Collègues, Parlementaires venus des pays amis

Mesdames et messieurs,

Distingués invités,

Notre pays, le Sénégal, s’honore de vous accueillir et de vous souhaiter la bienvenue, ici en terre d’hospitalité et de Téranga légendaires, à l’occasion de ce 9ème Forum mondial de l’Eau.

Nous voici réunis à Dakar, capitale située aux larges des côtes de l’Atlantique, bercée par les Eaux de ce grand océan, qui l’entoure, pour en faire une presqu’île tournée vers l’Amérique.

Cette Amérique qui, il y’a 45 ans, accueillit, en 1977, à Mar Del Plata, en Argentine, la 1ère Conférence des Nations unies sur l’eau.

Cette Conférence, qui inspira l’Assemblée générale des Nations unies, à proclamer la décennie, 1980 – 1990, décennie aux majeures d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement.

 La création du Conseil mondial de l’Eau, 1996, suite au Sommet de la Planète-Terre de Rio de Janeiro, en Juin 1992, a été une étape marquante dans la prise en charge de la problématique de l’eau, comme un défi majeur pour l’humanité.

Aujourd’hui notre pays, le Sénégal, a l’insigne honneur et le privilège d’organiser cette 9ème Edition du Forum mondial de l’Eau, la 1ère en Afrique Subsaharienne.

L’objectif visé est d’engager tous les décideurs et acteurs, autour d’une action concertée, en vue d’accélérer l’accès universel à l’eau et à l’assainissement.

Pendant plusieurs décennies, depuis Marrakech, qui a accueilli le 1er Forum mondial en 1997, le Conseil mondial nous mobilisé tous les 3 ans, pour renouveler le plaidoyer, évaluer et réajuster nos stratégies, en vue d’une meilleure prise en charge des questions liées à la bonne geste de nos ressources hydriques.

Malheureusement, malgré ces mobilisations cycliques, à travers les Foras et Conférences au niveau mondial, la situation reste toujours préoccupante.

Les réserves d’eau diminuent, les lacs et les Cours d’eau se tarissent face aux dérèglements climatiques. Le tiers des fleuves et rivières est pollués, du fait des dégradations humaines et industrielles. Tout ceci, dans un environnement de démographie galopante.

Les pays en développement et, en particulier, ceux de l’espace subsaharien, souffrent davantage, face à ces périls et ont du mal à atteindre les objectifs du Développement durable (ODD), notamment son point 6, relatif à l’accès à l’eau potable et à l’assainissement.

En effet, les cycles de sécheresse récurrents dans plusieurs régions, la salinité croissante des Grands fleuves, et la raréfaction des nappes phréatiques, exposent nos pays et nos populations à une baisse drastique de leurs productions agricoles.

Des milliards de personnes restent sans accès à l’eau courante, dans de nombreuses régions du monde, dans les quartiers pauvres des villes, dans les provinces rurales isolées. Une telle situation est simplement inacceptable, tant elle constitue la négation d’un droit humain universel, et une atteinte à la dignité, pour un nombre impact d’êtres humains.

Dans un tel contexte, notre monde court le risque d’une recrudescence des crises et des conflits, autour des contentieux régionaux ou internationaux, liées à l’accès aux ressources naturelles.

Face à ces enjeux majeurs, nous parlementaires, nous constituons un maillon essentiel et irremplaçable, pour porter et faire avancer la cause de l’eau, à toutes les échelles (locale, nationale, panafricaine, internationale).

À travers nos actes législatifs, nos engagements en matière de contrôle des actions publiques et d’allocations budgétaires, il nous appartient de veiller à ce que les secteurs de l’accès à l’eau et à l’assainissement soient prioritaires dans nos programmes de développement économique et social.

Nous devons, dans le même esprit, mobiliser, et sensibiliser toutes les composantes de nos Sociétés, sur la nécessité d’une gestion rigoureuse, et d’un usage approprié de cette importante denrée, que représente l’eau, source de vie et de survie.

Pour sa part, le Sénégal s’est très tôt engagé à inscrire la question de l’eau au cœur de ses objectifs de développement.

Déjà, en mars 1981, le Sénégal a adopté un Code de l’eau, qui a été récemment révisé, pour l’adopter aux engagements internationaux relatifs à la gestion intégrée des ressources en eau et à la redynamisation du cadre législatif y afférant.

Il s’y ajoute l’appartenance du Sénégal à 2 organismes de Bassins transfrontaliers, à savoir l’OMVS (Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal) et l’OMVG (Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Gambie), dont il abrite les Sièges respectifs, et où il joue un rôle de premier plan.

Au plan diplomatique, le Sénégal, au cours de son mandat de Membre non permanent du Conseil de Sécurité des Nations unies, a pu inscrire avec succès la thématique « Eau, Paix et Sécurité »au cœur de l’agenda de cette importante instance.

L’Assemblée nationale du Sénégal s’est également appropriée cette problématique de l’eau, aussi bien au sein du Réseau des Parlementaires pour la Protection de l’Environnement au Sénégal (le REPES), qu’au niveau du Comité de Partenariat, chargé de la coordination de la pleine participation des parlementaires sénégalais au Forum de Dakar.

C’est, pour moi le lieu de féliciter tous les Honorables députés, membres de ce Comité de Partenariat, qui n’ont ménagé aucun effort pour apporter au Secrétariat exécutif du Forum, une contribution significative et faire de ce grand rendez-vous de Dakar une réussite.

Je joins à ces félicitations, tous les autres Collègues, Parlementaires des pays amis, à qui nous adressons nos vifs remerciements, pour avoir bien voulu faire le déplacement à Dakar, à l’occasion de cet évènement historique.

Le Forum de Dakar nous donne une large ouverture avec sa démarche inclusive et la place plus que stratégique offerte aux Parlements.

Il nous faut alors occuper cette place et contribuer à ce Forum par nos apports substantiels et féconds.

Cela requiert une mobilisation exceptionnelle de notre part. C’est là, tout le sens de cette journée dédiée aux Parlementaires.

Nous gardons le ferme espoir que les conclusions, qui seront issues de ce Forum, permettront de concrétiser les nobles objectifs que nous nous sommes fixés, au profit de nos peuples respectifs.

C’est avec cet espoir que je déclare ouvert ce Segment parlementaire du Forum mondial de l’Eau.

Je vous souhaite plein succès dans vos travaux et un excellent séjour au Sénégal.

Sur ce, je déclare ouvert ce segment parlementaire du 9ème Forum mondial de l’eau.

Je vous remercie de votre bienveillante attention.

Moustapha Niasse

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