
Je vous adresse cette lettre en tant que militant engagé, mû par la sincérité et le désir de voir notre parti grandir dans l’unité, la cohérence et la fidélité à ses idéaux fondateurs.
Il me semble, à regret, que la seule chose qui nous distingue aujourd’hui des autres formations politiques, c’est votre personne. Chez nous, le militantisme se réduit trop souvent à des actions superficielles organisées pour la caméra, chasse à la photo à vos côtés, ou encore diffusion d’images qui ne reflètent pas toujours la profondeur de l’engagement patriotique.
Le véritable patriote est devenu celui qui s’aligne sur les nommés, souvent plus soucieux de visibilité et de promotion personnelle que de la bonne marche du parti. Beaucoup de militants attendent des nominations, des détachements, ou des recommandations, plutôt que de militer de manière active, constante et désintéressée.
Je m’interroge : combien de personnes nommées ou élues ont pris le temps, après leur nomination, de retourner dans les quartiers pour remercier les responsables de cellules et échanger avec eux ? Peut-être cela se fait ailleurs, mais à Saint-Louis, je n’en connais pas. Vous seul ne pouvez pas porter ce projet. Chaque militant, dans son quartier, dans son lieu de service, doit devenir un « Sonko » : Monsieur le Président, nous savons que de nombreux patriotes œuvrent dans l’ombre, loin des caméras. Ce sont eux qui ont bâti la force du projet. C’est avec eux qu’il faut construire ce Sénégal nouveau auquel nous aspirons.C’est pourquoi je vous adresse cette requête fraternelle : cessez de choisir les candidats du parti à la place des cellules. Ce choix doit revenir à la base, démocratiquement. Si les cellules étaient décisionnaires, personne ne se permettrait de refuser un appel de félicitations d’un simple militant, car chacun saurait que son mandat vient de la base.Une approche fondée sur les cellules permettra de mieux comprendre les réalités du terrain et d’assurer un enracinement durable du parti. Lors de vos déplacements, il serait utile de rencontrer directement les responsables de cellules, et non un comité préétabli souvent chargé d’un discours préparé à l’avance.
Monsieur le Président d’honneur, l’heure est venue d’ancrer dans les esprits que nous devons tous être des « Sonko », convaincants par nos actes, fidèles à l’éthique patriotique. À l’approche des élections locales, il est vital de régler les affaires locales… localement. Pour éviter la multiplication de candidatures issues du même parti, laissez la base décider. Personne ne devrait croiser les bras dans l’attente d’être désigné, puis tourner le dos à ceux qui l’ont soutenu. Nous croyons fermement en votre projet, et nous savons que vous êtes notre inspiration. Mais il est essentiel de reconnaître que vous ne pouvez pas, seul, porter le poids de 18 millions de Sénégalais. Militants que nous sommes, nous devons sortir de l’attentisme, entretenir nos bases, poser des actes de fraternité et refuser les mises en scène et les comportements indignes de notre idéal. En conclusion, Monsieur le Président , adoptons une gouvernance fondée sur les cellules. Cela forcerait les partisans du moindre effort à se rendre utiles, à convaincre, et à mériter la confiance des structures du parti et des populations locales.
Avec tout mon respect militant,
Mame Birame Faye, Directeur d’école
Responsable politique PASTEF
Langue de Barbarie
Membre de la coordination
PASTEF Saint-Louis