LA CHRONIQUE DU DIMANCHE DE BKD

Bases françaises restituées, un grand pas pour le Sénégal : à nous maintenant d’aller jusqu’au bout de notre souveraineté
Par Boubacar Kambel DIENG

Le 17 juillet 2025, le Sénégal a tourné une page de son histoire. L’armée française a quitté ses deux dernières bases militaires à Dakar, mettant fin à une présence permanente vieille de plus de soixante ans.

Ce départ, voulu de longue date, s’est fait dans la coopération et le respect. Il marque un moment symbolique fort : notre pays reprend en main sa souveraineté militaire.

Cet acte n’est pas une surprise. Dès 2010, le Président Abdoulaye Wade exprimait le souhait de voir les troupes françaises partir.
Le Président Diomaye Faye a simplement poursuivi cette volonté, en l’inscrivant dans une nouvelle ère politique. Il a répondu à une demande populaire. Pour cela, il mérite d’être salué.

Mais ce retrait ne doit pas être un point final. Il doit être le début d’un vrai projet souverain.
La souveraineté ne se limite pas à une décision ponctuelle. Elle consiste à pouvoir choisir librement, selon nos propres intérêts. Elle exige une défense nationale forte, une économie moins dépendante, une politique monétaire alignée sur nos besoins, et une éducation enracinée dans nos valeurs.

Nous devons donc aller plus loin. Renforcer notre armée. Encourager la production locale. Transformer nos matières premières sur place. Repenser le franc CFA. Et surtout, former une jeunesse consciente, fière et engagée.

Des pays comme le Vietnam, le Rwanda ou la Turquie ont prouvé qu’il est possible d’avancer avec dignité et indépendance. Ils ont construit leur autonomie, pas contre les autres, mais pour eux-mêmes.
Le Sénégal a les atouts pour faire de même : ressources, talents, jeunesse.

Le départ des troupes françaises est une étape. Mais le plus grand défi commence maintenant : celui de marcher seuls, de décider seuls, de bâtir selon notre vision.

Le monde est instable, les défis sont nombreux. Mais cela ne doit pas nous freiner. Cela doit nous motiver à mieux nous organiser et à affirmer notre place.

La souveraineté ne se proclame pas. Elle se construit. Et pour cela, il est temps, plus que jamais, d’apprendre à voler de nos propres ailes.

(4ᵉ Numéro – 20 juillet 2025)

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