L’auteur du livre est expert en numérique éducatif. Samba GUISSÉ puisque c’est de lui qu’il s’agit est un acteur majeur dans la modernisation de l’éducation en Afrique.
Fort de son expérience comme Professeur de Sciences Physiques, Coordonnateur du Programme World Links de la Banque Mondiale en Afrique francophone de l’Ouest, Directeur Éducation de Microsoft pour pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
Il a coordonné des projets pionniers d’intégration des technologies de l’informatique et de la communication.

L’ouvrage AU-DELÀ DU FUTUR (Maison d’édition Ganndal Afrik) s’agit véritablement d’un livre de son époque. Un livre à mettre entre toutes les mains, pour penser le futur avant qu’il ne nous dépasse. Édité par les « Éditions Ganndal Afrik » en mars 2025 (en Français et en Anglais) et il s’impose comme un récit captivant mêlant science-fiction, réflexion philosophique et critique sociale.
LE QUATRIÈME TEMPS
Le quatrième temps, désigne une nouvelle ère qui dépasse les repères classiques du passé, du présent et du futur. C’est une notion à la fois philosophique, technologique et existentielle.
Dans la préface du livre, le professeur Abdoulaye Racine SENGHOR l’a bien expliqué et décrit le quatrième temps comme celui de l’Inconnu, une époque où les certitudes temporelles traditionnelles sont remises en question. Ce n’est plus simplement une suite linéaire du passé au futur via le présent, mais un mélange fluide et complexe, où la technologie redéfinit nos repères temporels et spatiaux
Dans le premier chapitre, le personnage de Thierno, un ingénieur visionnaire, contemple cette ère inédite à travers sa création, le Nexus, un appareil qui projette des hologrammes et symbolise ce nouveau rapport au temps. Le quatrième temps devient alors une métaphore d’un monde hyperconnecté, où les frontières entre le réel et le virtuel, entre l’instant et l’anticipation, s’effacent.
Fadel, le philosophe, le résume ainsi :
« Nous devons apprendre à danser avec le temps, plutôt que de le fuir ou de le contrôler. Le quatrième temps pourrait être cette zone intermédiaire où nous réconcilions tradition et modernité, connexion globale et ancrage local. »
Le quatrième temps soulève des questions éthiques, sociales et spirituelles :
Quelle est la place de l’humain dans un monde piloté par des interfaces cérébrales et des intelligences artificielles ?
Comment préserver nos valeurs dans une société sans frontières physiques mais saturée de technologies ?
Comment maintenir les liens humains dans un monde de mobilité permanente, de monnaie immatérielle et de bâtiments en mouvement ?
L’un des enjeux majeurs est de réconcilier technologie et humanité.
À travers leurs discussions, les protagonistes construisent une ébauche de ce qu’ils appellent l’éthique du quatrième temps, une charte pour guider l’usage des innovations sans perdre l’essence humaine.
En résumé, le quatrième temps, dans Au-delà du futur, est bien plus qu’un concept de science-fiction. Il est une invitation à réfléchir sur notre rapport au temps, à la technologie et à nous-mêmes, dans un monde en mutation rapide. C’est une ère de bouleversements, mais aussi d’espérances.
L’ASPECT INNOVATION ET LA PSYCHOLOGIE DES PERSONNAGES
Dans mon livre, Au-delà du futur, cette interrogation traverse tout le récit, notamment à travers les réflexions des 4 personnages à savoir Thierno, Salva, Fadel et Sira. Leur quête commune, dans cette ère du « quatrième temps« , est justement de ne pas dissocier progrès technique et conscience éthique. Voici quelques pistes de réponse : Innover pour élever, pas pour dominer. L’innovation doit servir l’humain, non le remplacer. Thierno le rappelle souvent : une technologie comme le Nexus, qui permet une omniprésence numérique, peut rapprocher, mais aussi isoler, si elle n’est pas pensée avec sensibilité humaine. Cette omniprésence nous éloigne de l’essentiel : être vraiment là, connectés les uns aux autres.
Garder l’équilibre entre connexion et enracinement.
Les immeubles mobiles, les taxis volants ou la monnaie immatérielle posent une question cruciale : peut-on rester ancré quand tout devient fluide ?
Fadel insiste sur la nécessité d’un enracinement dans les valeurs, les liens, les traditions, pas seulement dans un lieu. Si l’on peut aller partout, n’oublions pas d’où l’on vient.
Éthique intégrée dès la conception
Salva, en créant les lentilles NeuroLens, s’efforce de protéger l’intimité, de chiffrer les pensées traduites en commandes. Elle sait que la puissance sans garde-fous mène à la dérive. Le pouvoir d’innover implique la responsabilité de protéger.
L’innovation comme réponse aux besoins réels.
L’énergie infinie de Salva, par exemple, ne cherche pas à impressionner : elle libère des villages entiers de la précarité énergétique. L’innovation devient alors un outil d’émancipation collective, pas un gadget de luxe.
L’humain comme boussole
Fadel résume bien ce qui devrait être notre guide :
« Derrière chaque mouvement, chaque code, chaque invention, il doit y avoir une histoire humaine. Sinon, nous perdons notre cap.«
Alors, jusqu’où aller ?
Aussi loin que notre cœur reste éveillé,
Aussi loin que notre regard reste tourné vers l’autre,
Aussi loin que l’éthique guide la technique,
Aussi loin que le progrès enrichit la dignité humaine, et non l’engloutit.
Les quatre personnages principaux de Au-delà du futur à savoir Thierno, Salva, Fadel et Sira, sont bien plus que des figures d’ouvrage futuriste. Chacun incarne une facette essentielle de la condition humaine face à la révolution technologique, et leur psychologie collective forme le socle d’une réflexion profonde sur le « quatrième temps« .
Voici un regard attentif sur leur psychologie, ce qui les anime, les relie, et parfois les oppose :
THIERNO, le visionnaire inquiet
- Profession : Ingénieur à Kounoune, créateur du Nexus.
- Profil psychologique : Thierno est à la fois fasciné par le progrès et tourmenté par ses implications. Il incarne la dualité du scientifique qui, en créant des outils puissants, se demande si ces inventions ne vont pas échapper à tout contrôle humain.
- Traits dominants :
- Rationnel, analytique, méthodique.
- Mais aussi introspectif, angoissé par les dérives possibles.
- En quête de sens, il se pose constamment la question : Que reste-t-il de notre âme à mesure que l’on avance technologiquement ?
SALVA, l’innovatrice éthique - Profession : Scientifique et inventrice à Ouagadougou.
- Profil psychologique : Salva est l’archétype de la créatrice responsable. Elle aime défier les limites, mais ne veut pas que l’innovation devienne un poison pour la société. C’est une idéaliste lucide, qui cherche à concilier technologie et humanité.
- Traits dominants :
- Brillante, imaginative, audacieuse.
- Profondément humaine, empathique, tournée vers les autres.
- Portée par une mémoire affective (notamment sa grand-mère Farida) qui l’ancre dans la tradition africaine.
Elle croit en un progrès au service de la dignité humaine, pas de la performance brute.
FADEL, le philosophe de la mesure
- Profession : Philosophe ghanéen.
- Profil psychologique : Fadel est le gardien des repères spirituels et éthiques. Il ne rejette pas le progrès, mais veut qu’il soit interrogé, encadré, remis en perspective humaine. Il est souvent celui qui ramène le groupe à l’essentiel.
- Traits dominants :
- Réfléchi, posé, souvent mélancolique.
- Attaché aux traditions, aux racines, à la sagesse des anciens.
- Sceptique bienveillant, il ne bloque pas l’innovation, mais la questionne sans relâche.
Son mantra : La technologie n’a de sens que si elle renforce notre lien à l’humain, pas si elle le dissout.
SIRA, l’entrepreneuse en mouvement
- Profession : Cheffe d’entreprise en mobilité interurbaine.
- Profil psychologique : Sira est l’incarnation de l’action, du concret, de l’application du progrès dans la vie quotidienne. Elle est pragmatique, énergique, mais aussi sensible aux bouleversements que les technologies provoquent dans les relations humaines.
- Traits dominants :
- Déterminée, efficace, résolument tournée vers l’avenir.
- Dotée d’une forte intuition sociale : elle comprend les besoins des gens.
- Elle oscille entre enthousiasme et inquiétude, surtout face à la déconnexion émotionnelle que la technologie peut induire.
Elle rêve d’un futur fluide mais avec des racines émotionnelles solides.
Leur dynamique commune
Ces quatre personnages forment un groupe harmonieux mais pas homogène. Leurs échanges donnent à l’ouvrage une richesse de réflexion, car chacun apporte une lumière différente sur les mêmes enjeux :
- Thierno rêve mais doute.
- Salva construit mais questionne.
- Fadel observe mais alerte.
- Sira agit mais s’inquiète.
Ensemble, ils incarnent l’idée que le futur n’est pas une ligne droite, mais un espace où s’entrelacent innovation, conscience, mémoire et espoir.
