
Malgré son statut de première économie du continent africain, le Nigéria traverse une crise sans précédent avec un taux record d’inflation de 30% et une chute de 70% du Naira par rapport à Mai 2023 date d’élection du Président Tinubu. En plus de la baisse des exportations de pétrole, et des investissements directs étrangers, la demande en devises est en hausse vertigineuse. Si vous ajoutez un climat social en ébullition avec l’index des prix consommateurs en hausse de 29%, et une suppression des subventions sur l’essence qui a fait triplé les prix, vous avez un cocktail explosif qui peut dégainer à tout moment.
Le gouvernement se rabat sur un allégement des règles de transfert d’argent international, une limitation des réserves de devises pour les banques et cherche à lever 10 milliards de dollars US pour booster les devises et stabiliser le Naira.
Ainsi, cette situation renforce les inquiétudes sur le projet de monnaie de la CEDEAO dont les avantages sont jugés limités par certains économistes à cause de l’hétérogénité des économies de la zone. Les estimations faites sur des tests de combinaison par paire entre pays utilisant le CFA et les autres pays de la zone CEDEAO révélent 64% sont statisquement non significatives; 7,3% sont négatives et 29% sont positives et significatives.
Un travail de longue haleine pour intensifier les échanges sur le plan culturel d’abord avec l’aide des universitaires et plus tard commerciaux doit être fait pour esperer renverser la tendance actuelle. Les États suivront sur plan infrastructurel (ligne de chemin de fer Dakar – Lagos par exemple) et des points de convergences à mettre en place par tous les États membres pour arriver à cet idéal de zone économique dynamique permettant d’atteindre la masse critique sur le plan mondial.
Mohamadou Moustapha Seck – Analyste Financier
Nb : La monnaie est sans doute un des instruments les plus sensibles dans une économie. Ce n’est pas une affaire de slogan pour une raison simple : sa valeur ne dépend pas de son créateur mais de l’extérieur.