Le 14 novembre de chaque année est célébrée la journée mondiale du diabète. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) vise à encourager et à faciliter l’adoption de mesures efficaces de surveillance, de prévention et de maitrise de la maladie et de ses complications, en particulier dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.

Le diabète est une maladie chronique caractérisée par la présence d’un excès de sucre dans le sang appelé hyperglycémie.
Il se déclare lorsque le pancréas ne produit pas suffisamment d’insuline, ou lorsque l’organisme n’est pas capable d’utiliser efficacement l’insuline qu’il produit. L’insuline est une hormone qui régule la glycémie.
LES TYPES DE DIABÈTE
On distingue 2 principaux types de diabète :
Le diabète de type 1 : Le diabète de type 1 (autrefois appelé diabète insulinodépendant ou juvénile) se caractérise par une production insuffisante d’insuline, laquelle doit être administrée quotidiennement. En 2017, 9 millions de personnes étaient atteintes de diabète de type 1 dans le monde ; la plupart d’entre elles vivent dans des pays à revenu élevé. La cause du diabète de type 1 n’est pas connue, et en l’état actuel des connaissances, on ne sait pas l’éviter. (OMS)
Le diabète de type 2 :
Le diabète de type 2 modifie la façon dont l’organisme utilise le sucre (glucose) comme source d’énergie. Il empêche l’organisme d’utiliser correctement l’insuline, ce qui peut entraîner une forte glycémie s’il n’est pas traité.
Au fil du temps, le diabète de type 2 peut causer de graves lésions, en particulier des nerfs et des vaisseaux sanguins.
Le diabète de type 2 peut souvent être évité. Les facteurs qui contribuent à l’apparition du diabète de type 2 comprennent le surpoids, le manque d’exercice et une prédisposition génétique.
Plus de 95 % des personnes diabétiques ont un diabète de type 2. Le diabète de type 2 était autrefois appelé non insulinodépendant ou d’apparition à l’âge adulte. Récemment encore, ce type de diabète n’était observé que chez l’adulte, mais il survient désormais de plus en plus souvent aussi chez l’enfant.
Il existe d’autres types de diabète tél que le diabète gestationnel, le diabète secondaire à certaines maladies, le diabète secondaire à la prise de médicaments…
QUELQUES ÉLÉMENTS D’ÉPIDÉMIOLOGIE
Le nombre des personnes atteintes de diabète est passé de 108 millions en 1980 à 422 millions en 2014.
La prévalence mondiale du diabète chez les adultes de plus de 18 ans est passée de 4,7% en 1980 à 8,5% en 2014.
La prévalence du diabète a augmenté plus rapidement dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.
Le diabète est une cause majeure de cécité, d’insuffisance rénale, d’accidents cardiaques, d’accidents vasculaires cérébraux et d’amputation des membres inférieurs.
En 2015, on a estimé que 1,6 million de décès étaient directement dus au diabète.
Près de la moitié des décès dus à l’hyperglycémie surviennent avant l’âge de 70 ans. L’OMS prévoit qu’en 2030, le diabète sera la 7e cause de décès dans le monde.
La progression du diabète au Sénégal est semblable à celle du reste du monde. Bien que la collecte de données ne soit pas faite systématiquement, la première étude à l’échelle nationale effectuée en 2016 a montré une prévalence de 3,4 % chez les personnes âgées de 18 à 69 ans et de 7,9 % chez les plus de 45 ans.
Les statistiques hospitalières, notamment celles du Centre national de lutte contre le diabète, donnent aussi une bonne idée de la progression : dans les années 1980, 200 nouveaux cas en moyenne étaient signalés chaque année. Depuis 2005, ceci a augmenté jusqu’à près de 2500 nouveaux cas par an. A l’heure actuelle, près de 60 000 patients diabétiques de toutes les villes du Sénégal, et même des pays voisins, sont suivis.
Le nombre de consultations a augmenté de plus de 20 % entre 2018 et 2019. En 2020, ce nombre a considérablement chuté du fait de la pandémie de COVID-19.
CAUSES / FACTEURS DE RISQUE
Le diabète de type 1 :
Les causes de ce type de diabète sont encore aujourd’hui inconnues. En fait, les cellules bêta qui produisent l’insuline dans le pancréas des personnes atteintes seraient détruites par leur système immunitaire, mais les chercheurs n’ont pas encore trouvé la cause exacte de cette autodestruction. Quoique tout porte à croire qu’une prédisposition génétique et que certains facteurs environnementaux contribueraient largement au développement de la maladie.
Diabète de type 2 :
De nombreux facteurs sont à l’origine du diabète de type 2, parmi les causes les plus fréquentes, on pense entre autres :
au surplus de poids (le principal facteur de risque, surtout lorsqu’il y a accumulation de graisse autour de l’abdomen) ; au faible niveau d’activité physique ; aux mauvaises habitudes alimentaires ; au sexe (les hommes sont plus à risque) ; l’âge (le risque augmente en vieillissant) ; à l’hypertension artérielle ; à l’hérédité ; à l’origine ethnique (les Autochtones, Africains, Arabes, Asiatiques, Latino-Américains sont plus à risque).
LES COMPLICATIONS DU DIABÈTE
Les maladies cardiovasculaires : sont de 2 à 4 fois plus fréquentes chez les diabétiques. Le taux élevé de glucose dans le sang contribue à la coagulation du sang, ce qui augmente le risque d’obstruction de vaisseaux sanguins près du cœur (infarctus) ou au cerveau (AVC). L’âge, l’hérédité, l’hypertension, l’embonpoint et le tabagisme accroissent également les risques, notamment chez les diabétiques de type II. La probabilité de développer un infarctus du myocarde est multipliée par deux à quatre chez un diabétique et ces infarctus sont souvent deux fois plus mortels.
Les troubles oculaires : constituent une complication du diabète fréquente : près de 2 % de toutes les personnes atteintes de diabète il y a 15 ans sont aujourd’hui aveugles, tandis que 10 % d’entre elles souffrent de graves handicaps visuels. La rétinopathie diabétique (pour près de 80 % pour des diabétiques de type I et II), l’œdème maculaire et la cataracte sont les maladies les plus fréquentes.
Les neuropathies : Un taux de glucose trop élevé est toxique pour les nerfs. Le diagnostic est souvent tardif car les symptômes sont, très souvent, inexistants.
La neuropathie est un facteur de risque de complication du diabète avec l’apparition d’ulcère qui, dans les stades les plus graves, peuvent conduire à des amputations. La neuropathie peut être très douloureuse. Elle peut aussi toucher les nerfs qui contrôlent la digestion, la pression sanguine, le rythme cardiaque, les organes sexuels et la vessie.
Une sensibilité aux infections : Le diabète fragilise et multiplie le risque d’infection de la peau, des gencives, des voies respiratoires, du vagin ou de la vessie, parfois difficiles à guérir.
La néphropathie est une complication rénale du diabète. Le rein est un filtre qui élimine, via l’urine, ce dont le corps n’a pas besoin ou ce qui est en excès (sodium, potassium, urée, albumine, glucose et eau). À cause du diabète, le filtre rénal s’encrasse : il n’élimine plus certains déchets qui s’accumulent dans l’organisme, provoquant une augmentation de la pression artérielle. Là aussi, la maladie se développe sans bruit. Il faut pourtant repérer les premiers signes pour éviter les complications, allant de l’insuffisance rénale à la maladie rénale irréversible.
L’impuissance : Le diabète est la première cause organique des troubles de l’érection, et entre 20 et 60 ans, un patient diabétique sur trois en serait victime. Cette proportion atteindrait un patient sur deux chez les 50 à 60 ans.
SYMPTÔMES
Les symptômes du diabète peuvent apparaître soudainement. Dans le diabète de type 2, les symptômes peuvent être légers et n’être remarqués qu’au bout de plusieurs années.
Les symptômes du diabète comprennent : une soif intense, le besoin d’uriner plus souvent que d’habitude, une vision floue, une sensation de fatigue et une perte de poids involontaire.
TRAITEMENT
Le traitement du diabète (type 1 ou 2) repose sur l’équilibre alimentaire, l’activité physique régulière et des traitements médicaux : médicaments par voie orale ou injectable (notamment l’insuline).
L’unique traitement du diabète de type 1 est l’apport d’insuline par injections qui est indispensable à la vie.
Le traitement de référence du diabète de type 2 est l’optimisation des habitudes de vie : une perte de poids si nécessaire, une activité physique régulière et une alimentation équilibrée peuvent être suffisants pour contrôler la glycémie dans un premier temps. En seconde intention, des antidiabétiques oraux et /ou injectables sont prescrits pour contrôler la glycémie.
PREVENTION
Le changement de mode de vie est le meilleur moyen d’éviter ou de retarder la survenue du diabète de type 2.
Pour prévenir le diabète de type 2 et ses complications, il faut : atteindre et conserver un poids sain ; rester physiquement actif en faisant au moins 30 minutes d’exercice modéré chaque jour ; manger sain et éviter le sucre et les graisses saturées ; ne pas fumer de tabac.
CONCLUSION
L’OMS vise à encourager et à faciliter l’adoption de mesures efficaces de surveillance, de prévention et de maîtrise du diabète et de ses complications, en particulier dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. À cette fin, l’Organisation : fournit des lignes directrices scientifiques sur la prévention des principales maladies non transmissibles, dont le diabète ; établit des normes et des critères de diagnostic et de soins pour cette maladie ; sensibilise à l’épidémie mondiale de diabète, notamment en célébrant la Journée mondiale de lutte contre le diabète (14 novembre) et assure la surveillance du diabète et de ses facteurs de risque.
Dr Ndeye Marie SOKHNA THIAM, Pharmacienne